EXPOS-San Gennaro

La chasse aux trésors de Naples

Dans les coins et recoins du musée Maillol brillent, comme autant d’étoiles dans un ciel noir, les joyaux de San Gennaro.

 

 

Si tous les chemins mènent à Rome, soit au Grand Palais où s’expose actuellement l’empereur Auguste, on a vite fait de perdre la trace des pièces du musée Maillol. Par pièces, on entend à la fois salles d’exposition et objets présentés. Malgré le talent d’Hubert Le Gall, le scénographe à l’œuvre (encore et toujours lui ! ), il n’est pas rare de tomber sur un visiteur errant. Errant vers quoi ? Le Trésor de Gennaro, l’une des plus grandes collections de joaillerie au monde. Propriété du peuple italien, et non de quelque dynastie déchue.

 

Le saviez-vous ?
San Gennaro (Saint Janvier, en italien) est le grand patron de la ville de Naples. Victime des persécutions de l’empereur Dioclétien, il meurt en héros, en 305 ap. J.-C.. Chose étrange : son sang se liquéfierait trois fois par an, à date fixe, depuis des siècles. Un phénomène que même les scientifiques ne sauraient expliquer.

La légende rapporte qu’il aurait accordé sa protection au peuple napolitain, terrassé par la peste et les crachats intempestifs du Vésuve. Pourquoi le subjonctif, ici ? Parce que cet événement se serait produit près de deux mille ans après la disparition du martyr, en présence d’un notaire qui plus est. Pour le remercier de sa bienveillance, les Napolitains s’accordent alors à lui dédier un trésor et à en conserver l’intégralité au sein d’une chapelle construite à son effigie. Un trésor dont le musée Maillol révèle aujourd’hui les pièces maîtresses.

 

 

La chasse est ouverte

Ces informations, les plus consciencieux les auront lues avant de se rendre à l’exposition ; les néophytes, sur les cartels. Et ceux qui n’ont pas mis les pieds rue de Grenelle depuis longtemps seront surpris de devoir accéder aux collections par la cour ; d’autant plus surpris que les flèches esquissées à la sortie de l’établissement désignent le restaurant situé sur le trottoir d’en face. Heureusement que le chef Xavier Fernandez est là pour pointer les égarés dans la bonne direction.

Le contrôle de sécurité débouche sur une salle introductive ornée de tableaux italiens. Jusque là tout va bien. Passée cette étape, attention à bien tourner à droite ; les escaliers de gauche menant à l’exposition « La cuisine communautaire de Kabakov ». Or combien d’étourdis voit-on surgir du sous-sol !

On reprend le cours de sa marche, impatient de découvrir les merveilles plébiscitées d’avance par la critique. L’art de se faire désirer… Au rez-de-chaussé, donc, encore plus de peintures et quelques bustes de saints, en cuivre, en argent…

Procession à l’occasion du “Miracle de la liquéfaction du sang de San Gennaro”, le 16 décembre 2012

Nouveau détour pour rejoindre le premier étage. En haut des escaliers, un vêtement religieux rouge et or, dont la contemplation se voit interrompue par l’irruption de chants liturgiques. À croire qu’il s’agit à tout prix de distraire le spectateur ! On se retourne pour découvrir une carte de Naples d’abord, la carte au trésor tant et tant attendue, puis les premières reliques en or du parcours. Quel soulagement ! En voici un condensé, ci-dessous.

« Les trésors de Naples : les joyaux de San Gennaro », du 19 mars au 20 juillet, au Musée Maillol