EXPO-Rouart

Henri, Ernest et Augustin : la trinité des Rouart

Chez les Rouart, l’art est une passion qui se transmet de père en fils, et en petit-fils… ou presque. Tel est le propos de l’exposition qui se tient actuellement à l’Atelier Grognard.

 

Nulle paresse. Le parcours est découpé avec tant de soin qu’il serait un crime de ne pas en respecter le déroulé. Il s’ouvre sur Henri Rouart (1833-1912). S’ensuivent les sections dédiées à Ernest  (1874-1942) et Augustin (1907-1997), dont le fils Jean-Marie, anime la visite de presse. À chaque génération, sa couleur. Rouge, abricot, vert d’eau… bien que « totalement arbitraire » (dixit Colette Bal-Parisot, directrice du centre d’exposition l’Atelier Grognard de Rueil-Malmaison), la palette murale s’avère judicieuse.

Henri Rouart
Formation : Doué pour le dessin, il est placé très jeune sous la tutelle de Jean-François Millet et de Jean-Baptiste Camille Corot.
Style : Dans la lignée des impressionnistes, il peint surtout en plein air. Certains de ses portraits s’inscrivent dans un cadre intérieur. C’est le cas de Femme à la robe verte, sa couleur de prédilection.

L’impressionnisme et la mode (d’intérieur)

Rouart-1

« Le vert est à Henri Rouart, ce que l’eau est à Claude Monet », Estelle Guille des Buttes-Fresneaun citant un critique d’art dont le nom m’échappe

Ernest Rouart
Formation : Il est le seul et unique élève d’Edgar Degas, le grand ami de son père. Un privilège qui lui vaut de passer des après-midis entières au Louvre à copier les grands maîtres.
Style : Pastel, sanguine, peinture à la cire et à la détrempe, l’exigence que lui transmet son mentor transpire dans tous les genres. Certaines de ses toiles, pommelées de mauve, évoquent l’œuvre Renoir. Une influence qui se ressent encore fortement face aux sanguines présentées dans la salle dévolue aux arts graphiques.

Rouart-2Julie (Manet) écrivant

Degas a également le mérite de lui avoir présenté sa femme, Julie Morisot, la fille de Berthe Morisot et d’Eugène Manet. « C’est la seule de ses alliances qui ait fonctionné. Toutes les autres étaient foireuses », lance Jean-Marie Rouart. Les parois ardoise occupant le centre de l’espace d’exposition arborent les visages des épouses Rouart, car « Les impressionnistes aimaient se représenter entre eux », poursuit Colette Bal-Parisot.

Augustin Rouart
Formation : Le décès d’Henri Rouart le pousse vers un autre Henry (avec un “y”), Lerolle de son nom, son grand-père paternel. « Tu as une personnalité qu’il faut conserver, continue ».
Style : Coupant le cordon de l’impressionnisme maternel, il persiste dans une veine figurative, alors même que l’abstraction règne en maître sur le monde de l’art.

Rouart-3Lagrimas y penas (Des pleurs et des peines) : tableau né d’une scène de ménage. La mère d’Augustin a été élevée en Espagne. D’où le titre étranger.

Petit plus : un espace pédagogique attend les enfants à la sortie de l’exposition.

 

« Les Rouart, de l’impressionnisme au réalisme magique», jusqu’au 11 janvier 2016. Atelier Grognard, Rueil-Malmaison.

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