EXPO-50

Les années 50 défilent à Galliera

Du 12 juillet au 2 novembre, le musée de la mode sort de ses fonds les modèles qui ont valu à Paris de regagner son titre de capitale de la haute couture au sortir du second conflit mondial.

 

Dior, j’adore

La guerre est finie ! L’occasion de renouveler l’image de la femme-guerrière aux épaules carrées. L’âge des guêpières, jupons, corolles, escarpins pointus, imprimés fleuris ou rayés a sonné ! En 1947, Christian Dior lance une collection que le magazine Harper’s Bazaar baptise « New Look ». Si cette série ouvre l’exposition, le décès du grand couturier auquel succède le jeune prodige Yves Saint Laurent en 1957, en conclue le propos. Entre divers documents d’archives, des croquis préparatoires aux couvertures de magazines, en passant par des extraits vidéos de l’INA, le regard est amené à croiser des noms tels que Jacques Heim, Schiparelli, Balenciaga, Jacques Fath, Pierre Balmain, Hubert de Givenchy et Pierre Cardin, tous synonymes de luxe et d’élégance. Constante, la référence à Dior permet, par ailleurs, d’établir une hiérarchie entre les figures exposées. Bien que sous-représentés, les tailleurs droits et stricts de Gabrielle Chanel rappellent la rupture de 1954. Ressuscitée depuis le crack boursier de 1929, la France se lance désormais dans un style encore plus audacieux, d’inspiration parfois masculine.

Elle fifties

 

Pas de défilé sans podiums

Comment mettre en scène plus de cent modèles et accessoires censés montrer l’évolution de la silhouette féminine, de 1947 à 1957 ? C’est la question à laquelle répond l’éblouissante scénographie de Julie Boinin. Les podiums géométriques rythment le parcours thématique de l’exposition, tout en évoquant les lignes droites caractéristiques des patrons des années 50. Les nuances de gris attribuées au décor mettent en valeur la luminosité des tenues présentées. Inauguré par d’anciennes couvertures de Paris Match et Elle, le salon d’honneur rassemble des “robes de jour”, parmi lesquelles « Bonbon », et « Bernique » griffées Dior (encore et toujours ! ). Peuplée de tenues de soirées, la grande galerie fait figure de salle de bal. Maillots de bain et lingerie sont, quant à eux, accrochés tels des tableaux sur les murs des galeries latérales. Clou du spectacle : les robes de cocktail du salon carré se déclinent en un dégradé de roses tirant progressivement sur le noir. Ainsi s’achève ce défilé haut en couleurs et de couture.

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« Les années 50. La mode en France de 1947-1957 », du 12 juillet au 2 novembre, Palais Galliera, Musée de la mode, Paris